Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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mercredi 20 octobre 2010

The Family Way - Roy Boulting (1966)

Par souci d'économie, un couple de jeunes mariés s'installe dans la maison des parents du jeune homme. Mais rien ne se passe comme ils l'avaient prévu.

Le film de l'émancipation pour Hayley Mills, bien que son rôle joue habilement de la candeur et l'innocence dégagée par ses rôles chez Disney. Tout débute d'ailleurs comme un conte de fée avec une voix off en forme d'Il était une fois. Arthur (Hywel Benett) et Jenny (Hayley Mills) sont beaux jeunes et innocent, presque encore des enfants mais il s'aiment et ont décidés de se marier. Seulement suite à une mauvaise plaisanterie la nuit de noce tant attendue est un fiasco et une escroquerie fait tomber la lune de miel à l'eau. Cette frustration de départ va entraîner une terrible réaction en chaîne...

Le scénario est adapté d'une pièce de Bill Naughton à qui on doit également celle qui inspirera le Alfie de Michael Caine. Comme dans ce dernier on retrouve une critique féroce de la société anglaise, en particulier la figure du mâle. L'affirmation constante de la virilité, que ce soit de la part des divers protagonistes masculin, des médias ou même de la pression sociale est un fardeau insurmontable pour le jeune Arthur littéralement paralysé après sa nuit de noce ratée. Tout comme dans Alfie les hommes en prennent donc pour leur grade et ce dès la séquence du mariage où en quelques moments le malaise ambiant est saisi à travers le personnage de père abusif incarné par John Mills buveur, fanfaron et brutal : un homme, un vrai en somme.

Les révélations progressives sur le passés des familles des deux mariés vont d'ailleurs peu à peu révéler les causes de leur fêlures respectives, les milieux sociaux jouant également puisque la personnalité rêveuse de Arthur se prête mal à son cadre prolétaire très agressif tout comme la naïveté de Jenny dans une bourgeoisie aux langues de vipère acérées. Les mésaventures du couple vont d'ailleurs prouver que les retombées de ce mariage non consommé s'étalent bien au delà du cercle familial lorsque la nouvelle se répand et devient sujet de raillerie dans le quartier.

Les deux héros sont parfait notamment Hywel Bennett en Arthur dont le physique fluet et les traits fin accentue la masculinité peu affirmée de son personnage pas encore mature. Roy Boulting filme cette jeunesse frustrée dans une belle ambiance sixties pleine d'authenticité, le filme ayant été filmé à Bolton et évitant tout les lieux communs associés à l'Angleterre "pop" d'alors. Le couple est réellement touchant dans tout les obstacles traversés, la promiscuité de la famille empêchant toute intimité, la paperasserie de l'administration anglaise les empêchant d'obtenir un logement social (scène surréaliste où le conseiller exige qu'il fasse des enfants avant d'être aidés les renvoyant ainsi à leur problèmes domestiques) ou le quotidien de plus en plus terne.

Bien que très sombre et déprimant par instant, le film n'en oublie pas pour autant son début de conte de fée et résout toute les problématiques de manière sans doute trop idéale au final. C'est cependant fait avec un tel brio (le devoir conjugal effectué dans l'attente curieuse de tout le voisinage) et une telle force émotionnelle qu'on marche sans se poser de question. Ainsi l'ultime séquence est magnifiquement poignante, avec le personnage si dur de John Mills totalement bouleversé par l'échange sobre mais sincère qu'il a enfin pu avoir avec son fils reconnaissant. Une image saisissante qui conclut le film et laisse à entendre que malgré les hauts et les bas la famille a du bon. A noter un beau score signé Paul McCartney himself et produit par George Martin. Quant à Hayley Mills, elle retrouvera un rôle voisin quelque années plus tard dans Take a girl like you (évoqué en septembre sur le blog) et provoquera le scandale en épousant son réalisateur Roy Boulting de 30 ans son aîné...

Trouvable uniquement en dvd zone 2 anglais, et pour les anglophones en particulier puisque pas le moindre sous titre à signaler. Studio Canal a pourtant les droit un jour peut être...

Extrait de la bande son de McCartney

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