Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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samedi 2 octobre 2010

Le Chacal - The Day of The Jackal, Fred Zinnemann (1973)


En 1963, trois dirigeants de l'OAS engagent un tueur professionnel pour assassiner le Général de GAULLE. Sans identité, sans visage, son nom de code est Chacal et ses services valent un demi million de dollars ! Pour collecter les fonds, l'OAS commet une série de hold-up qui éveille l'attention de la police française. Tandis que le Chacal organise avec méthode et dans le moindre détail son meurtre, la police tente de le prendre de vitesse.

Bon film d'espionnage exécuté par le vétéran Fred Zinnemann, dont la plus grande qualité et le principal défaut repose sur sa méticulosité extrême et sa froideur réaliste. Le ton est donné d'entrée avec une reconstitution de l'attentat du Petit Clamart, annonçant le contexte tendu de la France du début des 60's et de la menace qui plane sur De Gaulle. La trame du film se déroule avec une rigueur et une maniaquerie dans le réalisme excluant tout velléités de sentimentalisme et de spectaculaire superflu.

La lente préparation du Chacal se déroule ainsi en parallèle de l'enquête des services secrets français sans que le moindre détail de ces deux action ne nous échappe. Loin d'ennuyer, ce traitement est assez passionnant notamment dans les tâtonnement des services français qui remontent lentement la piste du Chacal à force de recherches pointilleuses. Les personnages sont ainsi (à quelques petits détail près) volontairement sans relief et se résume à la fonction qu'ils sont sensés occupé à l'écran et il faut tout le talent d'un Michael Lonsdale pour réellement faire exister son personnage de flic à l'écran. Dans le même ordre d'idée, le tueur incarné par Edward Fox n'est guère menaçant au premier abord, un gentleman anglais en apparence inoffensif mais qui s'avère un professionnel redoutable.

La première partie fonctionne ainsi du tonnerre tant que l'on alterne l'investigation et les préparatifs du crime mais le soufflé retombe lorsque le même ton sec est maintenu lorsque s'engage une vraie course poursuite entre les autorités française et le Chacal. Comme par hasard c'est là qu'interviennent les seules incohérence du film et les erreurs du Chacal jusque là infaillible avec un accident de voiture qui tombe bien ou encore l'aventure avec une aristocrate française.

Autre détail fâcheux, le tout anglais adopté alors qu'on traverse et suit divers personnage à travers plusieurs pays, ça casse pas mal le côté réaliste surtout quand on voit une de nos bonne vieilles concierges parisiennes s'exprimer parfaitement dans la langue de Shakespeare. En dépit de ces écueils Le Chacal a marqué son époque et demeure visuellement de très bonne tenue par son aspect direct et sans fioriture.

Il suscita même un médiocre remake avec Bruce Willis qui ne retient (et exagère par rapport à l'original bien plus sobre) que l'aspect transformiste du Chacal prétexte pour Willis à exhiber perruque, fausse moustache et postiches divers. Le roman de Frederick Forsyth (son premier et réputé meilleur) qu'adapte le film est vivement recommandé également, par son sens du détail et la description fascinante de la figure toute puissante de De Gaulle.

Sorti en dvd zone 2 français trouvable pour pas bien cher.


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