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mercredi 6 septembre 2017

Les Conquérants de Carson City - Carson City, André De Toth (1952)

À la fin du XIXe siècle, Jeff Kincaid doit superviser les travaux de la voie ferrée reliant la petite ville de Carson City à Virginia City, mais il se heurte à Jack Davis, un citoyen respecté et chef d'une bande de pillards de diligences.

Carson City est le troisième western que réalise André de Toth et sa seconde collaboration avec Randolph Scott. Si le réalisateur a déjà (Femme de feu (1947)) et fera (La Chevauchée des bannis (1959)) bien mieux dans le genre, Carson City constitue un solide et efficace divertissement. Le film met en scène l'une des figures classiques des trames de western avec le récit de la construction d'une voie ferrée entre Carson City et Virginia City, les enjeux reposant sur la résistance au changement et les tentations générées par cette innovation. Ce sont les écueils auquel se confrontent l'ingénieur Jeff Kincaid (Randolph Scott) chargé de mener le chantier. Le postulat trouve son intérêt par les petites trouvailles du script de Sloan Nibley, notamment dans la caractérisation élégante et roublarde du méchant incarné par Raymond Massey.

Le charme et la prestance dissimule sa nature impitoyable et donne quelques séquences atypique comme cette ouverture où des voleurs de diligence parallèlement à leur méfait régale les passagers d'un somptueux repas arrosé de champagne. Le chemin de fer éliminera la source de revenu facile des attaques de diligence pour ce propriétaire de mine ruiné qui fera tout pour stopper l'entreprise. Si son acolyte Squires (James Millican mine patibulaire) ne dépasse pas la brute épaisse, Massey est donc plus glaçant par ce mélange de port aristocratique et de violence détachée comme lorsqu'il abattra dans le dos un malheureux qui l'a percé.

Cela déteint sur un Randolph Scott moins taciturne et torturé que d'habitude. L'acteur perd en profondeur ce qu'il gagne en agréable attitude goguenarde et séductrice qui lui sied très bien. Son introduction en pleine bagarre alcoolisée de saloon donne le ton, cette légèreté se conjuguant à une vraie abnégation et professionnalisme dans son métier d'ingénieur. La dimension héroïque englobe ainsi une nature d'expert qui donne une grande variété dans les péripéties. Même si certains films ont montrés avec plus de détail le processus de construction de chemin de fer (Pacific Express de Cecil DeMille (1939)), le récit suit les étapes en s'opposant aux éléments, sabotages et conflits sentimentaux.

Ce dernier point pèche faute de personnages secondaires forts (Richard Webb très tiède en frère envieux, Lucille Norman jolie mais sans relief) mais dès que le film repose sur l'action et le spectaculaire l'ensemble fonctionne. L'impressionnante scène d'éboulement fait son effet, tout comme une longue scène de bagarre et surtout l'attaque de train finale et la poursuite dans les rocheuses. Jusque-là illustrateur servile et efficace, André de Toth retrouve sa violence sèche dans un beau mano à mano final. Un bon moment donc même si de Toth a bien sûr déjà fait mieux dans le genre.

Sorti en dvd zone 2 français chez Warner 

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